On recherche souvent à travers les reliques de nos réminiscents souvenirs
de vagues éclats de couleurs et de flous larmoiements de lumières
qui pourraient nous permettre de raviver notre foi en la nature propre de nos rêves,
perdus à travers les illusions feutrées de notre passé non résolu et obscurcis
par les ombres posthumes de notre déni affectif.
Donnant ainsi naissance à la plus perfide des langueurs qu’est la nostalgie,
nous nous abreuvons à la lie de ce faux-fuyant qui,
à défaut de rendre libre, a l’habileté d’altérer ce qui fut…
Bien qu’en fait, il n’en fut rien de plus que mémoires étiolées et impressions irrésolues.
Alors que nous mourrons d’envie de revivre certains moments dérobés,
de revoir certains visages disparus, de reprendre certains mots lancés sans crier gare
ou chuchotés sans trop y croire, nous condamnons nos passions vermeilles
à n’être que vulgaires tapisseries aux motifs sans âmes et sans saveurs,
où les envies ne sont que stoïques émotions aux désirs érodés,
qu’occasions manquées et promesses non tenues.
À ces gens que l’on a secrètement aimé et au courage qui nous a fait grand défaut pour le leur dire,
aux matins planants que l’on a laissé trop rapidement s’évanouir,
à ces caresses que l’on croyait éternelles, mais qui n’ont été que de passage,
à ces bêtises érigées en tragédie Verlaine, à ce premier amour que l’on ressasse sans cesse
et qu’on se repasse en boucle… que nous en reste-t-il, si ce n’est que les regrets nombreux,
où la gravitation des coeurs aux nuits sans sommeil et aux âmes en vertige, préfèrant d’illusoires
chimères à l’idée salvatrice de se voir lâcher prise sur ce temps qui, pour bien des raisons,
ne nous appartient plus, ne l’eût-il jamais véritablement.
Lâcher prise… loin de l’inextricable utopie voulant que l’on se doive d’abandonner, de renoncer, de nier
ou même d’effacer la trace de tout ce qui a donné naissance à ce que nous sommes,
vapeur du temps et fragile poussière. Lâcher prise, qui se veut une invitation à vivre sans retenue
aucune, où abandonner ne sous-entend pas capituler, où renoncer ne sous-entend pas abdiquer,
où s’agenouiller n’entend pas soumission, pas plus que de vivre le présent ne sous-entend nier son passé,
que le pardon d’une faute n’implique la réfutation de la souffrance qu’elle a engendré.
Or, c’est une fois que l’on a lâché prise sur tout ce que nous avons laissé nous dépouiller
que peut naître la plénitude de vivre sans retenue. C’est alors que l’exultation du moment présent
peut véritablement faire état de la cérémonie et de la jubilation qu’est de vivre sa vie…
Et “Vague Souvenir” s’avère ce voyage, au bout de la nuit pour certains,
et bien au-delà de l’aube pour d’autres. Où laissant derrière ce qui ne peut être changé
ou parfois même pardonné, nous prenons la chance de vivre, imparfaits, mais libres néanmoins,
donnant ainsi naissance à une nouvelle étape de ce voyage, qui pour la première fois peut-être,
s’avérera sans filtre aucun, bel et bien nôtre… quelque part “Entre Affliction et Migration”
credits
from Vague Souvenir,
released July 31, 2012
Words: A. Foster
Music: A. Foster, Miss Isabel
Recorded at The Upper Room Studio
Formed in Montreal in 2006 by Alex Foster (vocals), Jeff Beaulieu (guitar), Sef (guitar), Ben Lemelin (bass), Miss Isabel
(keyboards) and Charles “Moose” Allicie (drums), Your Favorite Enemies are a rock formation with tones of noise, psych, prog, shoegaze and art-punk....more
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